Emmanuel Macron a promis que les personnes ayant cotisé toute leur vie à la retraite ne pourraient pas percevoir une pension mensuelle inférieure à 1 000 euros, soit près de 100 euros de plus que le minimum vieillesse.
Les Français qui justifient de tous leurs trimestres de cotisation à la retraite auront la certitude de percevoir une pension d’au moins 1 000 euros par mois une fois qu’ils auront quitté la vie active. Tel est l’un des engagements pris par Emmanuel Macron lors de la conférence de presse organisée le 25 avril 2019 à l’Élysée à l’issue du Grand débat national.
Il ne faut pas confondre cette annonce avec l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) qui a remplacé le minimum vieillesse en 2006. L’Aspa est une prestation attribuée aux retraités de 65 ans et plus disposant de faibles ressources. Il s’agit d’une allocation financée par la solidarité nationale (c’est-à-dire l’impôt) et réservée aux seniors n’ayant pas ou peu travaillé.
Aspa à 903 euros en 2020
Comme promis par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, l’Aspa va être revalorisée de 100 euros d’ici 2020 via trois augmentations exceptionnelles. Deux de ces « coups de pouce » ont déjà eu lieu (30 euros au 1er avril 2018 et 35 euros au 1er janvier 2019) et un troisième de 35 euros est prévu au 1er janvier 2020. Au total, l’ex-minimum vieillesse sera porté à 903 euros par mois.Par conséquent, l’écart avec la retraite plancher des salariés va s’en trouver amoindri. Il existe en effet un dispositif, appelé « minimum contributif » (ou « Mico »), qui permet aux assurés de l’Assurance retraite, le régime de retraite de base des salariés du secteur privé, disposant de leur durée d’assurance (le nombre de trimestres de cotisation requis dans leur génération), de bénéficier d’une pension de base minimum.
Revalorisation du Mico ?
Celui-ci est fixé, depuis le 1er janvier 2019, à 636,56 euros par mois ou à 695,59 euros par mois pour les assurés ayant validé au moins 120 trimestres (30 ans) à l’Assurance retraite. Selon les données du gouvernement, 16 % des retraités français sont bénéficiaires du Mico. Si le minimum contributif est inférieur à l’Aspa, il faut y ajouter les pensions complémentaires.
Emmanuel Macron souhaite que le montant cumulé du Mico et des retraites complémentaires s’élève à au moins 1 000 euros par mois. Soit un différentiel de près de 100 euros par mois avec l’Aspa. Pour l’heure, on ne sait pas comment l’objectif des 1 000 euros mensuels sera atteint. On peut penser que cela passera par une ou des revalorisations exceptionnelles du minimum contributif, sur le modèle de ce qui a été décidé pour l’ex-minimum vieillesse.
Les libéraux et les agriculteurs pas concernés
Agnès Buzyn, la Ministre des Solidarités et de la Santé, a déclaré que le gouvernement travaillait à une mise en application de la mesure dès l’année prochaine. Elle pourrait donc figurer dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, examiné cet automne au Parlement.
À noter : les professions libérales (médecins, avocats, notaires, architectes, experts-comptables…) et les travailleurs non-salariés agricoles (exploitants agricoles, collaborateurs d’exploitation, aides familiaux agricoles) n’ont pas droit au minimum contributif. Les artisans, commerçants, chefs d’entreprise et salariés agricoles y ont accès, à condition d’avoir cotisé à l’Assurance retraite durant leur carrière.
Quant aux fonctionnaires, ils disposent d’un équivalent au Mico, le minimum garanti (ou « Miga »). Le montant du Miga dépend du nombre d’années de service dans la fonction publique. Depuis le 1er janvier 2019, il s’élève à 1 170,82 euros par mois à partir de 40 ans de service.
Source : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/04/25/conference-de-presse-grand-debat-national