À peine un peu plus d’un tiers des personnes interrogées pensent que le premier objectif du gouvernement est d’instaurer les mêmes droits pour tous, dans le cadre de la future réforme des retraites.
La méfiance règne sur la future réforme des retraites promise par Emmanuel Macron. Selon une étude diffusée le 10 mai 2019 par le Cercle de l’épargne, un « think tank » dédié à l’épargne et à la retraite, et réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 003 individus âgés de 18 ans et plus, seules 34 % des personnes interrogées pensent que le premier objectif poursuivi par les pouvoirs publics est de donner des droits à la retraite identiques pour tous les Français.
Un pourcentage plutôt faible, sachant que cette réforme d’envergure se base sur le principe, maintes fois répété, « qu’un euro cotisé génère les mêmes droits, quel que soit le statut professionnel de l’assuré. » Les plus sceptiques se recrutent chez les fonctionnaires. À peine 25 % des agents de la fonction publique sondés considèrent que l’équité constitue le premier objectif du gouvernement, contre 30 % des salariés d’entreprises publiques, 33 % des salariés du secteur privé et 37 % des travailleurs indépendants.
Une volonté cachée de repousser l’âge de départ
D’ailleurs, les salariés des entreprises publiques, dont certains peuvent également liquider leurs droits avant 62 ans, sont 45 % à se ranger à l’avis des fonctionnaires. Viennent ensuite les indépendants (44) et les salariés du privé (35 %). D’une manière générale, la question de l’âge de départ apparaît sensible. Toujours d’après l’étude du Cercle de l’épargne, seulement 21 % des Français seraient favorables à un recul progressif de l’âge minimum d’ouverture des droits à 65 ans. Étonnamment, 17% des fonctionnaires soutiennent cette option, contre 8 % des salariés du public et 14 % de leurs homologues du privé.
Une plus grande confiance dans les partenaires sociaux
Autre résultat qui montre la défiance générale à l’égard des pouvoirs publics : 62 % des personnes sondées préfèreraient que le futur régime universel des retraites soit géré par les partenaires sociaux plutôt que par l’État. Ce sont les salariés du secteur privé qui font le plus confiance au patronat et aux syndicats pour piloter la nouvelle organisation (68 %). Ceci dit, même les fonctionnaires, dont certains travaillent pourtant dans des ministères et des administrations, sont 47 % à vouloir confier les clés de la future entité aux partenaires sociaux et non à… leur employeur.