
À l’occasion de la mise en place du futur régime universel de retraite, 17 % des Français souhaiteraient passer dans un système où les actifs cotiseraient pour eux-mêmes et non pour financer les pensions des retraités comme aujourd’hui.
La solidarité intergénérationnelle, à la base du financement du système français des retraites, ne serait-elle plus aussi populaire dans l’opinion ? On peut le penser à la lecture de la 7ème édition du « Baromètre des décideurs », rendu public le 20 janvier 2019 et réalisé par l’institut Viavoice pour le compte d’HEC Paris, Le Figaro et BFM TV.
Selon ce sondage effectué notamment auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 individus âgés de 18 ans et plus, 17 % des personnes interrogées seraient favorables, à l’occasion de la prochaine réforme des retraites qui vise à mettre en place un régime universel en lieu et place des 42 régimes actuels, à un passage à un système par capitalisation dans lequel chaque actif cotiserait pour sa propre pension.
Pas à l’ordre du jour de la réforme
Ces résultats sont d’autant plus étonnants que la capitalisation n’est pas à l’ordre du jour de la réforme des retraites, Emmanuel Macron ayant assuré lors de la campagne présidentielle que le futur régime universel serait basé sur la répartition. Au-delà du fonctionnement du futur système obligatoire de retraite, les Français semblent convaincus de l’importance d’épargner pour leurs vieux jours. Pour 82 % des répondants au sondage, les actifs devront, quoi qu’il arrive, thésauriser pour se constituer un complément de revenu à leur future retraite.
Inquiétude sur le montant des futures retraites
Il est vrai que 55 % des déclarants estiment que la réforme Macron va entraîner une baisse du niveau des pensions. Le pourcentage grimpe à 59 % chez les travailleurs non-salariés (artisans, commerçants, chefs d’entreprise, professions libérales) et même à 63 % chez les fonctionnaires. D’ailleurs, ces derniers sont 47 % à vouloir que le mode actuel de calcul des retraites (50 % de la moyenne des 25 meilleures années de salaire dans le secteur privé, 75 % de la moyenne des six derniers mois de traitement dans le secteur public) perdure dans le nouveau système, contre 24 % des salariés du privé et seulement 13 % des travailleurs non-salariés (TNS).
D’une manière générale, les fonctionnaires semblent penser que le régime universel en points ne leur sera pas bénéfique. 43 % des agents publics jugent la réforme indispensable, alors que c’est le cas de 56 % des salariés et de 79 % des TNS.