Le président de l’Agirc-Arrco a annoncé que la revalorisation des pensions complémentaires du privé sera fixée à 1 % au 1er novembre prochain, soit le niveau attendu de l’inflation.
Quelque 12,6 millions de retraités vont avoir une bonne surprise cet automne. À l’occasion de la présentation le 27 juin 2019 des résultats annuels de l’Agirc-Arrco, Jean-Claude Barboul, le président de cet organisme paritaire qui gère les retraites complémentaires des salariés du secteur privé, a annoncé que les pensions complémentaires allaient être revalorisées de 1% au 1er novembre prochain. À titre de comparaison, elles avaient augmenté de seulement 0,6% au 1er novembre 2018.
Cette annonce n’est pas vraiment étonnante. Le 10 mai 2019, les représentants du patronat et des syndicats de salariés ont signé un nouvel accord national interprofessionnel (ANI) qui instaure notamment une indexation des retraites Agirc-Arrco sur la hausse des prix à la consommation (hors tabac) pour les quatre prochaines années. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ayant prévu en juin une inflation de 1% en 2019, il est donc normal que les pensions complémentaires du privé augmentent d’autant au 1er novembre.
Correctif possible en 2020
Si l’Insee revoit en décembre ses prévisions d’évolution des prix à la hausse, l’Agirc-Arrco promet d’appliquer un correctif à la revalorisation du 1er novembre 2020. Dans tous les cas, les salariés à la retraite seront assurés de ne pas perdre en pouvoir d’achat puisque le montant de leurs pensions complémentaire va suivre l’inflation. Un cas de figure qu’ils n’ont plus connu depuis 2014. L’ANI du 13 mars 2013 et celui du 30 octobre 2015 avaient, en effet, mis en place une désindexation des retraites Agirc-Arrco pour réaliser des économies. De 2014 à 2018, les pensions complémentaires ont été ainsi sous-indexées d’un point par rapport à la hausse des prix.
Cette mesure, ainsi que d’autres – comme la fusion de l’Arrco et de l’Agirc le 1er janvier 2019 et la mutualisation des réserves financières des deux régimes – ayant porté leurs fruits, les partenaires sociaux ont décidé de ne plus mettre les retraités à la diète. D’où l’indexation sur l’inflation jusqu’en 2022. Mieux : les pensionnés pourraient bénéficier d’un coup de pouce.
Majoration éventuelle
L’ANI du 10 mai 2019 prévoit la possibilité d’une majoration de 0,1 à 0,2 point si la situation financière le permet. En cas, par exemple, d’une augmentation de la masse salariale (et donc des cotisations), le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco pourrait décider de porter la revalorisation annuelle du 1er novembre à 1,1% ou à 1,2%. L’indexation serait alors supérieure à l’inflation. Le pouvoir d’achat des retraités ne serait pas seulement préservé, mais amélioré. En d’autres termes, ils verraient leur niveau de vie progresser.
Un scénario difficilement probable, sachant que le déficit de l’Agirc-Arrco est passé de 0,6 milliard à 1,4 milliard d’euros en l’espace d’un an. La faute en grande partie aux placements financiers du régime unifié qui ont nettement moins rapporté en 2018 par rapport à 2017 à cause de la chute des Bourse à la fin de l’année dernière. Il n’empêche que, de l’aveu même de ses dirigeants, il faudra attendre 2020 pour que l’Agirc-Arrco retrouve l’équilibre financier.