Le rendement financier brut des fonds euros des Perp et des contrats Madelin s’est situé en moyenne à 3,80 % en 2016, contre 3,19 % pour le fonds euros de l’assurance-vie, d’après une étude du cabinet Facts & Figures diffusée le 16 juin 2017.
La rentabilité brute de l’épargne retraite fait désormais jeu égal avec celle de l’assurance-vie. D’après une étude du cabinet de conseil Facts & Figures (F&F) présentée le 16 juin 2017, le rendement financier brut des fonds en euros des plans d’épargne retraite populaires (Perp), des contrats de retraite Madelin ou des retraites supplémentaires d’entreprise à cotisations définies (articles 83) s’est élevé en moyenne à 3,80 % en 2016. En comparaison, celui des fonds en euros des contrats d’assurance-vie a atteint « seulement » 3,19 % l’an dernier, toujours selon F&F. Soit un différentiel de 0,61 point.
Contrairement aux fonds euros de l’assurance-vie, les fonds euros de l’épargne retraite ne font pas partie de l’actif général des assureurs. La loi oblige en effet à ce que ces fonds soient « cantonnés ». Cette séparation vise à protéger l’épargne des souscripteurs d’un Perp ou d’un contrat Madelin. L’assureur ne peut ainsi pas puiser dans cette poche pour, par exemple, doper le rendement de son fonds en euros « classique ». Le fonds en euros d’un Perp ne peut servir qu’au versement des rentes issues de ces plans à compter du départ à la retraite des assurés.
Moins d’obligations
En outre, à l’inverse des fonds euros traditionnels, ceux de l’épargne retraite ne sont pas contraints d’être constitués à plus de 80 % d’obligations. Le portefeuille des fonds des régimes de retraite comprenait en moyenne 78,1 % de créances en 2016, contre 81,5 % pour les fonds classiques. Or, compte tenu de la baisse des taux d’intérêt des emprunts d’Etat, les obligations publiques rapportent de moins en moins.
Les capitaux des Perp ou des Madelin étant bloqués jusqu’au départ de la vie active, les assureurs peuvent également se permettre de prendre plus de risques. Les éventuelles moins-values peuvent être compensées par de futures plus-values. Cette stratégie est plus difficile à mener dans le cas des fonds euros traditionnels puisque les assurés ont la possibilité d’effectuer des rachats totaux ou partiels à tout moment.
Des frais de gestion plus élevés
C’est pourquoi les fonds euros de l’épargne retraite comportaient en moyenne 11,3 % d’actions d’entreprises en 2016 tandis que leurs homologues de l’assurance-vie en hébergeaient à cette date à peine 8,5 %. Idem pour l’immobilier (7,6 % des actifs des fonds euros de l’épargne retraite, 5,8 % des actifs des fonds euros classiques). Cette plus grande diversification permet aux premiers de bénéficier de davantage de potentiels de rendement comparés aux seconds.
Cela ne signifie pas, pour autant, que les Perp ou les Madelin sont plus performants au final que les contrats de l’assurance-vie. Tout d’abord, l’étude de F&F porte sur seulement 54 fonds euros traditionnels et 21 d’épargne retraite. Ensuite, il s’agit de rendements financiers bruts. L’étude ne précise pas la part des bénéfices redistribués aux assurés. Sans compter qu’il faut prendre en compte les frais de gestion.
Source : https://www.goodvalueformoney.eu/documents/pdf/doc0001685.pdf