
Sous l’effet de la croissance économique, le déficit des régimes de retraite pourrait être résorbé en 2037, mais s’aggraverait au-delà, selon le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites.
Le système français des retraites peut dire merci à la croissance. Grâce à l’activité économique plus soutenue que prévu, la situation financière des 37 régimes de retraite va s’en trouver améliorée, d’après les projections du Conseil d’orientation des retraites (COR) rendues publiques le 22 novembre 2017.
Selon cet organisme consultatif rattaché au Premier ministre et dont les chiffres font autorité, le déficit cumulé des régimes ne devrait pas représenter 0,4% du produit intérieur brut (PIB) du pays en 2020 comme initialement prévu, mais seulement 0,1%. Mieux : le « trou » pourrait être comblé dès 2037 au lieu de 2040.
Mesures d’économies
Cette amélioration est directement issue de la reprise de l’activité économique. Le COR s’est appuyé sur les perspectives de croissance revues à la hausse par le gouvernement pour les cinq prochaines années. Or, plus de croissance, c’est plus d’emplois et donc davantage de cotisations pour les régimes de retraite.
En outre, le COR a pris en compte les mesures d’économies instaurées par l’exécutif. C’est le cas notamment du report de la revalorisation annuelle des retraites de base mis en place par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018. En décalant la date d’indexation des pensions de base du 1er octobre au 1er janvier, les régimes vont économiser quelque 210 millions d’euros, a calculé le Conseil.
Prépondérance de la démographie
Le redressement de situation annoncé par le COR est d’autant plus spectaculaire que cette même institution a présenté le 20 juin dernier un rapport alarmant sur la trajectoire financière du système des retraites suite à la révision des données de l’Insee. D’après l’Institut national de la statistique, non seulement l’espérance de vie des Français continue d’augmenter fortement contre toutes attentes, mais le solde migratoire (la différence entre les entrées et les sorties du territoire) est nettement moins positif qu’attendu. Tout ceci va se traduire par moins de cotisations (les recettes) et plus de prestations (les dépenses).
En réalité, si le dernier rapport du COR paraît de prime abord plus optimiste comparé au précédent, il s’agit d’un trompe-l’œil. Certes, les perspectives sur le court terme s’améliorent grâce à la croissance. Mais sur le long terme, la tendance demeure inquiétante. Avec une productivité d’à peine 1% comme aujourd’hui et compte tenu du vieillissement de la population, le déficit du système français des retraites devrait atteindre 1,7% du PIB en 2070. De quoi rappeler que, plus que l’économie, c’est la démographie qui compte avant tout en matière de retraite.
Source : http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-4068.pdf