Près de sept personnes sur dix pensent que le gouvernement va maintenir son projet de mise en place d’un système universel de retraites par points en dépit des mouvements de grève.
Face aux grèves, les Français estiment que l’exécutif va tenir bon. Selon un sondage réalisé par l’institut Ifop pour le compte des médias CNews et Sud Radio auprès de 1006 personnes âgées de 18 ans et plus, 66 % des individus interrogés pensent que le gouvernement va aller jusqu’au bout de la réforme des retraites en préparation, malgré les mouvements sociaux. Il est important de souligner que l’étude a été diffusée le 28 novembre 2019, c’est-à-dire avant la mobilisation du 5 décembre.
Autre élément à prendre en considération : d’après un sondage Ifop-CNews-Sud Radio équivalent mené en mars 2018, 72 % des répondants déclaraient déjà à l’époque que l’exécutif ne céderait pas au mouvement de contestation des agents de la SNCF contre la réforme ferroviaire. Les Français semblent donc croire en la volonté réformatrice du gouvernement actuel.
Les employés et fonctionnaires les plus convaincus
Les jeunes sont particulièrement convaincus du maintien de cap de l’équipe d’Édouard Philippe. 79 % des moins de 35 ans sont persuadés que le système universel de retraites en points promis par Emmanuel Macron sera mis en place quoi qu’il arrive. Idem pour 69 % des ouvriers, 71 % des agents de la fonction publique et jusqu’à 75 % des employés.
Étonnamment, seulement 63 % des classes socio-professionnelles supérieures (CSP +) et 55 % des diplômés des 2ème et 3ème cycles de l’enseignement supérieur, soit le cœur de l’électorat macroniste, pensent que le gouvernement ne va pas fléchir. En revanche, lorsque l’on demande aux personnes sondées si elles souhaitent personnellement que l’exécutif ne cède pas, 57 % des CSP + et 58 % des hauts diplômés répondent par l’affirmative, contre 46 % en moyenne dans le panel interrogé.
Un mouvement globalement soutenu
Tout ceci n’empêche pas les Français de soutenir le mouvement de contestation. 64 % des sondés trouvent « justifiée », dont 29 % « tout à fait justifiée », la grève du 5 décembre. Un pourcentage nettement plus élevé que pour la réforme ferroviaire (42 % en mars 2018). Ceux qui soutiennent la grève du 5 décembre sont à peu près les mêmes que ceux qui s’attendent à ce que le gouvernement ne recule pas sur l’instauration du système universel. Ainsi, 78 % des moins de 35 ans, 77 % des employés, 79 % des ouvriers et même 88 % des fonctionnaires estiment la contestation justifiée.
Si le soutien des agents publics n’est pas surprenant, sachant qu’une grande partie d’entre eux va être pénalisée avec notamment la suppression des départs anticipés, celui des ouvriers interroge. Le dispositif des carrières longues qui permet aux actifs, ayant commencé à travailler avant 20 ans et justifiant de 42 ou 43 ans de cotisation, de partir à 60 ans, sera maintenu dans le nouveau système. Et ceux qui disposent de leur durée de cotisation seront assurés de toucher un minimum de pension, fixé à 1000 euros par mois. Autant de mesures qui, a priori, devraient avantager les bas salaires.
Source : ifop.com