
Les régimes de retraite complémentaire font souvent la « Une » de l’actualité. A raison car ils représentent une part importante de la pension des salariés du secteur privé.
Le nouvel accord sur les retraites complémentaires du privé a une fois de plus fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause : ce document est lourd de conséquences pour une grande partie des actifs et retraités français. Pour en mesurer l’importance, il est nécessaire de comprendre à quoi servent l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (Arrco) et l’Association générale des institutions de retraite des cadres (Agirc)
Tout d’abord, il faut savoir que les retraites de base dans le privé, servies par le régime général de la Sécurité sociale pour les salariés et par la Mutualité sociale agricole (MSA) pour les salariés agricoles, sont plafonnées. Quelle que soit la rémunération perçue par le retraité lors de sa vie active, ses pensions de base ne peuvent excéder la moitié du plafond de la Sécurité sociale (PSS), soit 1.585 euros par mois en 2015. Ce plafonnement est normal sachant que l’assiette de cotisation au régime de base porte sur le PSS et que le taux plein de pension s’élève à 50% du PSS. Ainsi, les salariés dont la rémunération brute dépasse le PSS (3.170 euros par mois en 2015) ne cotisent pas au-delà pour leur retraite de base.
Assiette de cotisation plus large
Pour éviter une trop grande baisse de revenus à la retraite, des pensions complémentaires ont été instaurées afin de compléter les pensions de base perçues par les salariés et salariés agricoles. C’est ainsi qu’a été créée l’Agirc, réservée aux seuls cadres, en 1947. L’Arrco a été, elle, mise en place en 1961 pour l’ensemble des salariés. Les cadres cotisent donc aux deux régimes et reçoivent à la retraite une pension Arrco et une pension Agirc, en plus de leur pension de base. Les deux régimes complémentaires sont devenus obligatoires en 1973.
Leur assiette de cotisation est nettement plus large que celle du régime de base. Les cotisations Arrco s’appliquent du premier euro gagné jusqu’à trois fois le PSS, soit de 0 à 9.510 euros en 2015. Les cotisations Agirc sont prélevées du PSS à huit fois le PSS, soit de 3.170 à 25.360 euros. A noter : dans les deux cas, elles permettent de cumuler des points tandis que, dans le régime de base, les cotisations permettent de valider des trimestres de cotisation. Au final, les retraites complémentaires représentent en moyenne 30% de la pension totale d’un non cadre et 60% de celle d’un cadre. Cette situation explique tout l’intérêt porté à l’avenir des régimes Arrco et Agirc.