Les pensions de base ont été revalorisées de seulement 0,1% au 1er octobre dernier. Cette très faible indexation intervient après 18 mois de gel.
Le coup de pouce pour les 15 millions de retraités français est maigre. Une circulaire de la direction de la Sécurité sociale (DSS), publiée le 8 octobre 2015 au Journal Officiel, a annoncé que les retraites allaient augmenter de 0,1 % cette année. En moyenne, cela représente 1 euro de plus par mois.
Cette augmentation quasi nulle résulte de la faiblesse de l’inflation. La revalorisation annuelle des retraites de base (celle des retraites complémentaires est, elle, fixée par chacun des régimes complémentaires) permet d’indexer le montant des pensions de base sur l’évolution des prix à la consommation (hors tabac) en vue d’éviter que les retraités ne perdent en pouvoir d’achat.
Inflation atone
L’Insee prévoyant une inflation de seulement + 0,1 % pour 2015, il est normal que les retraites de base augmentent d’autant. En réalité, la revalorisation du 1er octobre 2015 aurait dû être nulle. La règle de calcul actuelle prévoit en effet que l’indexation prenne non seulement en compte la prévision de hausse des prix pour l’année en cours, mais aussi le différentiel entre la prévision d’inflation de l’an passé corrigée de l’inflation constatée. L’inflation prévisionnelle de 2014 ayant été fixée à + 0,5 % et l’inflation réelle s’étant élevée à + 0,4 %, on arrivait à un rattrapage de – 0,1 %. L’indexation pour 2015 aurait donc dû atteindre… 0 %.
Le gouvernement a décidé de ne pas appliquer le correctif négatif. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016, qui sera examiné à compter du 20 octobre à l’Assemblée nationale, introduit un nouveau calcul d’indexation. A partir du 1er octobre 2016, les retraites de base seront revalorisées par rapport à l’inflation sur 12 mois. Il n’y aura a priori plus de risque de correctif négatif.
Un « bouclier » à partir de 2016
Pour s’assurer que ce scénario ne se réalise pas à nouveau, alors que des économistes évoquent le risque de déflation (c’est-à-dire de baisse des prix), le PLFSS 2016 instaure, en outre, un « bouclier ». Ce mécanisme empêche une revalorisation négative. Même en cas de forte chute de l’inflation, les retraites de base ne pourront pas baisser.