Basé sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, mais aussi sur les performances financières des entreprises concernées, l’investissement socialement responsable connaît une forte croissance.
L’investissement socialement responsable (ISR) fait de plus en plus d’adeptes en France. La collecte réalisée par les fonds ISR dits de « conviction » a progressé de 11,6 % au 1er trimestre 2017 pour atteindre 24,6 milliards d’euros, selon des chiffres publiés en juin par Novethic, le centre de recherche spécialiste de la finance responsable.
Et encore : les 122 fonds ISR de conviction, gérés par 38 sociétés de gestion, représentent seulement 20 % du volume d’encours du marché français de l’investissement socialement responsable, toujours d’après Novethic.
Des performances et des engagements
L’ISR, c’est la rencontre entre la performance financière et les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Un fonds ISR intègre ainsi des entreprises sélectionnées à la fois pour leurs résultats financiers et leurs stratégies de développement, ainsi que pour leurs actions en faveur du développement durable ou du bien-être de leurs salariés. Ainsi, un fonds ISR peut intégrer le groupe L’Oréal pour la mise en place de son programme de protection sociale « Share & Care ».
Les producteurs d’électricité qui s’engagent dans les énergies renouvelables en font aussi souvent partie, de même que les collectivités locales. On pense notamment à la Ville de Paris, qui a levé 300 millions d’euros pour ses projets en faveur de la transition énergétique. À l’inverse, des entreprises peu vertueuses au regard des principes de l’ISR peuvent être tout simplement exclues du fonds. Ce fut le cas après le scandale des moteurs truqués de Volkswagen dont les titres ont été retirés de nombreux fonds ISR.
Les exclus et les meilleurs de la classe
Les exclusions constituent d’ailleurs l’une des bases de l’investissement socialement responsable. Elles peuvent être normatives, pour les entreprises ne respectant pas les conventions internationales ou sectorielles en matière de droits des salariés ou de protection de l’environnement. Certains fonds ISR excluent notamment certains secteurs comme l’armement, l’agriculture utilisant les OGM et l’industrie pétrolière. Pour autant, il ne faut pas en faire une généralité.
En effet, la sélection des entreprises varie selon les différentes sociétés de gestion de portefeuille qui proposent des fonds ISR. En France, c’est l’approche dite « meilleure de la catégorie» qui est privilégiée : elle prend en compte les valeurs les mieux notées de chaque secteur au regard des critères ESG. Mais ces derniers sont mis en balance avec le rendement attendu. Si l’ISR est considéré comme un placement éthique parmi d’autres, comme l’épargne solidaire ou le financement participatif, il s’agit aussi avant tout de faire fructifier l’argent des épargnants. D’ailleurs, les fonds ISR affichent globalement des performances équivalentes aux autres fonds.
Plusieurs supports d’investissement
Un particulier se voit proposer différents supports d’investissement socialement responsable : il est possible de loger un fonds ISR dans un plan d’épargne en actions (PEA) ou dans une unité de compte d’un contrat d’assurance-vie.
La loi oblige à ce que les entreprises proposent à leurs salariés au moins un fonds ISR dans leurs dispositifs d’épargne salariale, que ce soit un plan d’épargne entreprise (PEE) ou un plan d’épargne retraite collectif (Perco). Elles ont le choix : il existe quelque 400 fonds répondant aux critères de l’investissement socialement responsable dans l’Hexagone.