
Les cessations anticipées d’activité se sont envolées de 54 % en 2013, selon une étude du ministère du Travail rendue publique le 16 juin 2015. Ce « boom » résulte essentiellement de l’extension du dispositif de carrière longue.
Cela peut paraître étonnant mais le nombre de personnes partant plus tôt à la retraite augmente. D’après une étude du ministère du Travail publiée le 16 juin 2015, 161.000 salariés ou anciens salariés ont bénéficié d’une cessation anticipée d’activité en 2013. Soit une hausse de 54 % par rapport à 2012.
L’effet décret du 2 juillet 2012
91 % de ces départs résultent du dispositif de retraite anticipée pour carrière longue (RACL). Pour rappel, ce dispositif instauré par la loi Fillon de 2003 permet aux actifs (salariés, mais aussi fonctionnaires et indépendants) qui ont commencé à travailler jeune et qui disposent de tous les trimestres de cotisation requis à leur classe d’âge, de prendre leur retraite à 60 ans, voire 59 ans.
Conçue à l’origine pour les assurés ayant débuté dans la vie active à 16 ans, la RACL a été élargie à ceux ayant démarré à 18 ans par la loi Woerth de 2010. Elle a été à nouveau élargie aux actifs ayant travaillé à 20 ans par décret du 2 juillet 2012.
Bénéficiaires plus âgés
C’est cette seconde extension du périmètre d’assurés éligibles qui explique essentiellement le « pic » de cessations anticipées d’activité en 2013. D’ailleurs, l’âge moyen des bénéficiaires de cessations anticipées d’activité progresse. Il est passé de 58,5 ans en 2010 à 59,5 ans en 2013.
Au total, 242.900 personnes étaient dans un dispositif de cessation anticipée d’activité fin décembre 2013, dont 65 % au titre des retraites anticipées. Outre la RACL, on trouve dans cette dernière catégorie les retraites anticipées pour handicap, pénibilité et amiante qui restent marginales.