Compte tenu du vieillissement de la population française et des réformes adoptées, la différence entre la pension et le dernier salaire perçu va baisser en France de 15 % d’ici 2050, d’après un récent rapport de l’OCDE.
Le taux de remplacement, c’est-à-dire la différence entre la pension de vieillesse et le dernier salaire perçu, va nettement diminuer dans l’Hexagone, à en croire les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Selon un rapport publié le 18 octobre 2017 par cette institution qui regroupe les 35 pays les plus développés du globe, il va être inférieur de 15 % d’ici 2050.
Malgré un taux de fécondité plutôt élevé (2 enfants par femme, contre 1,6 enfant par femme en moyenne dans l’Union européenne), la population française figure parmi les plus âgées des Etats membres de l’OCDE. On y compte 34 personnes âgées de plus de 65 ans pour 100 personnes âgées de 20 à 64 ans. Pour faire face à ce vieillissement, de nombreuses réformes ont été adoptées depuis 20 ans (loi Balladur de 1993, loi Fillon de 2003, réforme de 2008, loi Woerth de 2010, réforme de 2014), sans oublier les accords signés par les partenaires sociaux sur les retraites complémentaires des salariés.
Niveau de vie diminué de moitié
Destinées à réduire les déficits, les mesures instaurées (notamment la baisse de rendement des pensions complémentaires) vont dégrader le taux de remplacement des futurs retraités français. De 70 % environ aujourd’hui, il devrait se situer autour de 55 % à l’horizon 2050. En d’autres termes, les actifs vont voir leur niveau de vie diminuer de moitié une fois partis à la retraite. Le tableau n’est pas si noir pour autant. Primo, la France part de haut avec un taux actuel de remplacement parmi les plus élevés au monde. Secundo, les politiques passées ont favorisé le pouvoir d’achat des retraités.
Depuis le milieu des années 1980, le revenu moyen des Français âgés de 60 à 64 ans a progressé de 31 % de plus que celui des 30 à 34 ans. Dans le même temps, il a augmenté de seulement 13 % dans les pays de l’OCDE. Du coup, le revenu moyen des seniors français de plus de 65 ans est aujourd’hui légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population hexagonale tandis qu’il est 12 % inférieur en moyenne dans les Etats membres de l’institution sise au château de la Muette à Paris.
Source : http://www.oecd.org/fr/france/PAU2017-FRA-FR.pdf