
Selon le projet de Budget de la Sécurité sociale, les pensions de base vont être revalorisées l’année prochaine le 1erjuillet, au lieu du 1er janvier.
Les retraités vont connaître une demi-indexation de leurs pensions de base l’an prochain. L’article 23 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, présenté le 10 octobre 2024 en Conseil des ministres, prévoit que la revalorisation annuelle des retraites de base, qui intervient normalement le 1er janvier, sera reportée le 1er juillet.
Cette mesure, si elle est entérinée au Parlement, va se traduire par un gel des pensions de base durant six mois. Il s’appliquera également aux pensions de réversion de base versées aux veufs et veuves, qui représentent une fraction de la retraite de base du conjoint décédé.
Les fonctionnaires et indépendants particulièrement pénalisés
Le manque à gagner va pénaliser plus particulièrement les fonctionnaires qui perçoivent uniquement une retraite de base. Les agents non titulaires de la fonction publique (contractuels, vacataires), ainsi que les artisans et commerçants, disposent, eux, d’un régime de retraite complémentaire – l’Institut de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités locales (Ircantec) pour les premiers, le Régime complémentaire des indépendants (RCI) pour les seconds, mais leurs règles d’indexation étant alignées sur celles des retraites de base, ils vont également subir le report sur leurs pensions complémentaires.
À savoir : le régime de retraite de base des avocats étant totalement autonome, c’est son conseil d’administration, et non le gouvernement, qui décide de la revalorisation annuelle de ses pensions de base. En conséquence, les avocats retraités devraient normalement connaître une augmentation de leurs retraites de base le 1er janvier, et non le 1er juillet.
Taux d’indexation plus faible
Repousser à la mi-année l’indexation des pensions de base est économiquement intéressant à double titre pour les pouvoirs publics. Non seulement, ce report évite aux caisses de retraite d’augmenter les pensions pendant six mois, mais la base de calcul de la revalorisation devrait être plus favorable.
Les retraites de base sont, en effet, indexées sur l’inflation sur un an. Or, selon les prévisions du gouvernement, la hausse des prix à la consommation devrait se situer à seulement 1,8 % en juillet en glissement annuel, contre 2,3 % attendu en janvier. Les retraités vont donc percevoir plus tardivement la revalorisation, mais également à un niveau moindre.
Le report, combiné au taux plus faible, devrait générer une économie de près de 4 milliards d’euros : 2,9 milliards d’euros pour les caisses de retraite du secteur privé et 1 milliard d’euros pour l’État au titre des pensions qu’ils versent à ses fonctionnaires.
Source : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/textes/l17b0325_projet-loi