
La revalorisation des retraites de base des avocats est inférieure à l’inflation cette année. Ils vont donc perdre en pouvoir d’achat.
Le niveau de vie des avocats retraités va baisser en 2025. La Caisse nationale des barreaux français (CNBF), qui gère leurs retraites de base et complémentaires, mais aussi leur régime d’invalidité-décès, a annoncé le 9 janvier 2025 une revalorisation d’à peine 1,6 % des pensions de base qu’elle sert pour cette année.
À titre de comparaison, l’indexation des retraites de base des autres retraités français s’est élevée à 2,2 % au 1er janvier. La CNBF est, en effet, le seul régime de retraite à fixer lui-même le taux de revalorisation annuelle de ses pensions de base. Sachant que la hausse des prix à la consommation s’est située à 2 % selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en 2024, l’augmentation de 1,6 % des retraites de base versées par la CNBF ne permet pas de compenser l’inflation : les avocats retraités vont ainsi perdre en pouvoir d’achat en 2025.
Une pension de base forfaitaire
Autre particularité de la retraite de base de la CNBF : elle est forfaitaire et non proportionnelle aux revenus professionnels. À condition de justifier de tous ses trimestres, l’avocat perçoit une pension de base annuelle de 18 964 euros (1 580,33 euros par mois) en 2025. S’il a validé moins de 60 trimestres (15 ans) auprès de la CNBF, l’avocat touche une retraite de base annuelle forfaitaire de 4 023,51 euros (335, 29 euros par mois) cette année. À l’inverse, s’il a acquis plus de 220 trimestres (55 ans), sa retraite de base annuelle à taux plein est majorée de 4 763 euros.
Ce système a été mis en place pour instaurer une équité entre les avocats. Avec une carrière complète équivalente, un commis d’office va percevoir la même retraite de base que son confrère spécialisé dans le droit des affaires aux honoraires nettement plus élevés.
Une pension complémentaire proportionnelle
La retraite complémentaire de la CNBF résulte, elle, d’un régime en points. À l’image de l’Agirc-Arrco, l’avocat acquiert des points de retraite en fonction de ses cotisations vieillesse complémentaires (c’est-à-dire de ses revenus professionnels).
Les retraites complémentaires de la CNBF ont, elles, été revalorisée de 2 % au 1er janvier 2025, soit tout juste au niveau de l’inflation. Cette revalorisation a minima ne permet donc pas, malheureusement, de contrebalancer la sous-indexation de la retraite de base.
Sources : https://www.cnbf.fr/wp-content/uploads/2023/09/Bareme-CNBF-2025-01.09.pdf ; https://www.insee.fr/fr/statistiques/8330913