
Un rapport de l’Assemblée nationale émet des propositions pour réformer et promouvoir l’hébergement de personnes âgées et/ou handicapées chez des particuliers qui ne sont pas leurs proches.
L’accueil familial est méconnu et peu développé. Sur les 2,5 millions de seniors en perte d’autonomie et les 1,2 million de bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), seules 10 000 personnes âgées et/ou souffrant d’un handicap sont hébergées – en contrepartie d’une rémunération – dans des familles. Or, ce dispositif, réglementé depuis 1989, cumule les avantages.
Tout d’abord, l’accueil familial peut combler (en partie) le déficit d’offre des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui risque de se creuser dans les années à venir. En effet, les Ehpad proposent aujourd’hui à peine 600 000 places, alors que le nombre des plus de 85 ans devrait quadrupler en France d’ici 2050.
Rendre le statut d’accueillant familial plus attractif
Surtout, l’accueil familial est 50% moins coûteux par rapport à un hébergement en Ehpad pour les départements qui versent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en établissement (à ne pas confondre avec l’APA à domicile octroyée aux personnes dépendantes vivant chez elles). Enfin, le dispositif permet à la fois aux seniors de vivre dans un cadre familial et de créer de l’emploi non délocalisable.
Pour toutes ces raisons, les députées Josiane Corneloup (Saône-et-Loire) et Mireille Robert (Aude) ont remis, le 2 décembre 2020, un rapport visant à faire connaître et développer l’accueil familial à la présidence de l’Assemblée nationale. Le document préconise de réformer le statut d’accueillant familial en vue de le rendre plus attractif. Outre une revalorisation des salaires, les deux députées proposent la mise en place d’un réseau de remplaçants afin que les accueillants familiaux puissent plus facilement prendre des vacances.
Offrir une réduction d’impôt de 50%
À côté du statut d’indépendant actuel, les accueillants familiaux pourraient opter pour le statut de salarié et bénéficier ainsi de l’assurance chômage. Ils pourraient héberger des membres de leur famille en plus de « l’accueilli », ce qui n’est pas autorisé aujourd’hui.
Enfin, les élues souhaitent que l’accueil familial devienne la 27ème activité de services à la personne. Au même titre que l’aide-ménagère, la garde d’enfant ou le soutien scolaire, il ouvrirait alors droit à une réduction d’impôt de 50%.
Source : www.assemblee-nationale.fr