Selon un sondage récent, six personnes sur dix n’approuvent pas l’instauration d’un âge d’équilibre en deçà duquel la pension serait minorée.
L’âge pivot ne passe pas dans l’opinion publique. D’après l’étude Ifop-Fiducial pour CNews et Sud Radio diffusée le 19 décembre 2019 et réalisée auprès de 1 003 personnes âgées de 18 ans et plus, 61 % des individus interrogés désapprouvent la création d’un âge d’équilibre à 64 ans. Lors de la présentation le 11 décembre dernier des grandes lignes de la réforme des retraites en préparation, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé la mise en place de cette nouvelle borne d’âge, destinée à assurer l’équilibre financier du futur système universel. Les actifs qui liquideront leurs droits avant se verront appliquer une minoration sur leurs pensions de vieillesse et une majoration s’ils partent après cet âge, fixé à 62 ans et 4 mois en 2022 et progressivement augmenté pour atteindre 64 ans en 2027. De quoi, espère le gouvernement, inciter les Français à travailler, et donc à cotiser, plus longtemps. A noter : l’âge pivot s’appliquera à tous les assurés quelle que soit leur année de naissance.
Une borne moins pénalisante que l’âge à taux plein
Sur les 61 % des sondés qui rejettent la mesure, 26 % n’approuvent « plutôt pas » et 35 % « pas du tout ». Sans surprise, les assurés les plus opposés à l’âge pivot sont ceux les plus proches de la retraite : 68 % des 35-49 ans et 69 % des 50-64 ans sont contre. A peine 44 % des 65 ans et plus, c’est-à-dire essentiellement des retraités, s’opposent à l’âge d’équilibre.
Les TNS moins opposés
Les TNS sont, eux, peut-être moins opposés car ils ont intégré l’idée qu’ils allaient devoir travailler plus longtemps. Dans le détail, 58 % des professions libérales (médecins, avocats, architectes, notaires, pharmaciens, experts-comptables…) et 53 % des artisans, commerçants et chefs d’entreprise désapprouvent l’instauration d’un âge pivot.
Logiquement, les fonctionnaires, dont certains peuvent partir à la retraite à 57 ou 52 ans, sont 73 % à rejeter l’idée d’un âge d’équilibre à 64 ans. Ils sont même 79 % dans ce cas pour les agents des régimes dits « spéciaux » (SNCF, RATP, EDF….) qui bénéficient eux aussi de départs anticipés.
Source : ifop