
Selon une étude du ministère des Solidarités et de la Santé, trois seniors sur quatre résidant en France touchent une retraite mensuelle inférieure à 1 913 euros nets.
Une enquête, publiée le 16 juillet 2019 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistique (Drees), le service statistique des ministères sociaux, révèle que les trois-quarts (75 %) des retraités français de « droit direct » (hors pensions de réversion versées aux veufs et aux veuves) bénéficient d’une pension mensuelle brute totale inférieure à 2 067 euros, soit 1 913 euros nets.
Selon ce rapport, qui s’appuie sur les données de la quasi-totalité des régimes français de retraite, les 16,1 millions de pensionnés de droit direct résidant dans l’Hexagone perçoivent une retraite moyenne de 1 626 euros bruts par mois (1 517 euros nets). Ce montant cache, en réalité, de fortes inégalités entre les seniors.
Les retraitées toujours désavantagées
Alors que les 10 % de retraités qui jouissent des prestations directes et indirectes les plus élevées perçoivent une pension mensuelle totale supérieure à 2 776 euros bruts, les 10 % les plus modestes doivent se contenter de 568 euros bruts par mois. Soit un rapport interdéciles de 1 à 5 entre ces deux catégories de pensionnés. Si l’on se concentre cette fois sur les seules prestations de droit direct (en dehors de la réversion), ce ratio est alors de 1 à 7, note la Drees.
L’écart est encore très criant entre les hommes et les femmes. La pension des secondes « est inférieure de 42 % pour les seuls droits directs, et de 29 % si l’on tient compte de la réversion », note l’étude. Néanmoins, les différences de pension entre les retraités et les retraitées ont tendance à se réduire. Ceci s’explique notamment par l’augmentation de la part des femmes disposant de carrières complètes. Alors que les retraitées de 80 à 84 ans perçoivent une pension inférieure de 53 % à celle des hommes de leur génération, cette proportion redescend à 35 % chez celles qui sont âgées de 65 à 69 ans.
Les professionnels libéraux mieux lotis
La durée de cotisation validée reste déterminante pour fixer le montant de la retraite. La Drees fait remarquer que, à défaut de justifier du nombre de trimestres requis pour percevoir une pension complète, 6 % des retraités nés en 1950 subissent une décote. Plus important encore : le niveau de retraite est conditionné au niveau de revenu perçu au cours de sa carrière professionnelle. Il n’est donc pas surprenant que les professions libérales (médecins, avocats, notaires, pharmaciens, experts-comptables, etc.) touchent la pension de vieillesse la plus élevée (2 792 euros bruts par mois).
Les retraités de la fonction publique d’État ont droit, pour leur part, à une pension moyenne se situant à 2 572 euros bruts par mois. Ce montant mensuel s’établit à 1 784 euros bruts pour les anciens salariés des entreprises et à 1 744 euros bruts pour ceux qui relèvent du régime agricole. « Les cotisants dans la fonction publique d’État et dans les régimes spéciaux sont davantage qualifiés et plus souvent cadres que les salariés du privé, les commerçants ou les artisans », motive la Drees.
Source : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er1119.pdf