45 % des personnes interrogées se prononcent en faveur d’un système de retraite avec une dose de capitalisation, nous apprend la dernière enquête du Cercle de l’épargne.
On pensait les Français attachés au système de retraite actuel basé sur la répartition, dans lequel les cotisations des actifs servent immédiatement à financer les pensions des retraités. La réalité semble nettement plus nuancée.
À en croire la dernière enquête du Cercle de l’épargne présentée le 16 avril 2019 et réalisée auprès de 1 003 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, seules 43 % des personnes interrogées souhaitent un système de retraite fonctionnant uniquement par répartition. Les partisans de ce système créé aux lendemains de la Seconde guerre mondiale se recrutent parmi les ouvriers (52 %). A l’inverse, les commerçants (25 %) constituent la catégorie professionnelle la moins attachée à cette forme de solidarité intergénérationnelle.
Un mix des deux systèmes
L’étude nous apprend que 12 % des sondés seraient favorables à un système de retraite financé totalement par la capitalisation dans lequel les cotisations des actifs, placées sur les marchés financiers, financent leurs propres pensions. Si ce mode de fonctionnement qui se rapproche de l’épargne séduit les commerçants et les employés (16 %), il plait peu aux revenus élevés (5 %).En fait, les Français semblent vouloir couper la poire en deux. 45 % des répondants militent pour un système de retraite par répartition intégrant une dose de « capi ». Les plus grands défenseurs de cette voie mixte se situent chez les cadres supérieurs (49 %), les commerçants (59 %) et les revenus élevés (64 %). Plus étonnant : les 18-24 ans sont 49 % à opter pour ce régime hybride. « Les jeunes de moins de 25 ans [sont] inquiets de la pérennité du système de retraite et désireux de trouver des solutions nouvelles », estiment les auteurs de l’étude.
Recherche de souplesse
Ce « en même temps » se retrouve dans la vision sur la future réforme des retraites. Si à peine 18 % des déclarants souhaite un maintien des 42 régimes actuels et 34 % la mise en place d’un système « universel » où les règles seraient identiques pour tous les actifs quel que soit leur statut professionnel, 48 % se prononcent en faveur de l’instauration d’un régime, certes universel, mais dans lequel certaines particularités perdureraient comme, par exemple, les départs anticipés pour les métiers pénibles.
Les plus grands défenseurs de ce système souple sont les ouvriers (60 %), devant les employés et les professions intermédiaires (54 % chacun), les commerçants (47 %) et les cadres supérieurs (40 %). Pour les auteurs, cela démontrerait une coupure sociale. « Ce sont les catégories populaires et les classes moyennes qui se montrent les plus attentives au maintien des particularités », concluent-ils.
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