Un sondage OpinionWay pour l’Agirc-Arrco révèle que presque la moitié des salariés ayant liquidé leurs droits dans l’année ont finalement perçu un montant de retraite inférieur à leurs prévisions.
Près de la moitié des nouveaux retraités qui ont estimé leur pension avant leur départ ont finalement touché moins que ce qu’ils avaient escompté. C’est ce qui ressort d’une enquête des régimes de retraite complémentaire Arrco (pour les non-cadres et les cadres) et Agirc (pour les seuls cadres), rendue publique le 12 novembre 2018. Si 81 % des salariés ayant liquidé leurs droits dans l’année avaient une idée assez proche du montant de leur retraite actuelle, ce montant était « légèrement inférieur » pour 30 % des répondants, voire « nettement inférieur » pour 17 % d’entre eux.
Les prélèvements sociaux pas pris en compte
En réalité, les pensions servies sont nettes des prélèvements sociaux. Chaque mois, les caisses prélèvent directement sur les retraites la contribution sociale généralisée (CSG), la contribution additionnelle de solidarité active (CASA) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), voire la cotisation d’assurance maladie pour les expatriés.
La différence est particulièrement sensible pour les assujettis au taux plein de la CSG (60 % des retraités), qui ont subi la hausse de 1,7 point au 1er janvier 2018. Pour eux, le total des prélèvements atteint désormais 9,1 % (8,3 % de CSG, 0,5 % de CRDS et 0,3 % de CASA) et même 10,1 % (+ 1 % de cotisation d’assurance maladie) pour les retraités français vivant à l’étranger.
Des choix de vie mal pris en considération
L’enquête révèle que 82 % des personnes interrogées auraient souhaité être informées des conséquences de leurs choix de vie personnelle (mariage, maternité, divorce, année sabbatique…) et professionnelle (temps partiel, congé de formation, création d’entreprise, expatriation…) sur le montant de leur pension.
Près de sept répondants sur dix (68 %) auraient certainement ou probablement adapté leurs choix s’ils avaient pu mesurer les incidences en matière de retraite. Pour preuve : seuls 28 % des jeunes retraités savaient que seul le mariage permet à un veuf ou une veuve de percevoir une partie de la pension de son conjoint décédé.
Cette méconnaissance tient aussi au fait que les Français se préoccupent beaucoup trop tard de leur retraite. Ils le font autour de 53 ans en moyenne, selon l’enquête. Rétrospectivement, ils conseillent aux générations à venir de s’y pencher dès l’âge de 42 ans.