
Les régimes complémentaires Arrco et Agirc ont enregistré l’an dernier un déficit financier presque divisé par deux, en grande partie grâce à la hausse de l’emploi salarié.
Les régimes de retraite complémentaire du secteur privé vont beaucoup mieux. Le déficit cumulé de l’Arrco (le régime complémentaire des non-cadres et des cadres) et de l’Agirc (le régime complémentaire des seuls cadres) est ressorti à 1,165 milliard d’euros en 2017, selon les résultats financiers présentés le 16 mars 2018 par les deux organismes.
A titre de comparaison, il s’élevait à 2,134 milliards d’euros en 2016. En d’autres termes, le « trou » de l’Arrco et de l’Agirc a été réduit quasiment de moitié en l’espace d’un an. Cette bonne surprise s’explique en grande partie par la reprise économique. L’emploi salarié ayant sensiblement augmenté en France l’année dernière, les cotisations (patronales et salariales confondues) ont progressé de 2,1% en 2017 pour atteindre les 65,12 milliards d’euros.
Des placements qui rapportent
Autre effet positif : grâce au dynamisme de la Bourse, les réserves de l’Arrco et de l’Agirc, placées majoritairement sur les marchés financiers, ont dégagé une plus-value de 1,5 milliard d’euros qui est venue réduire le déficit. Les bonnes performances des deux régimes de retraite complémentaire ne sont pas seulement liées à l’amélioration du contexte économique. Elles résultent aussi de l’accord signé le 30 octobre 2015 par les partenaires sociaux, gestionnaires de l’Agirc et de l’Arrco. Pour redresser les comptes alors que l’Agirc était à l’époque au bord de la faillite, le patronat et les syndicats de salariés ont adopté d’importantes mesures d’économies.
Il a été notamment décidé que la revalorisation annuelle des retraites complémentaires serait inférieure de 1 point à la hausse des prix à la consommation (hors tabac) de 2016 à 2018. Avec une inflation désormais supérieure à 1%, cette sous-indexation des pensions Arrco et Agirc rapporte davantage que ce qui avait été envisagé au moment de la signature de l’accord paritaire.
Des économies plus importantes
Enfin, les économies de gestion se sont elles aussi révélées plus importantes que prévu. En mutualisant leurs achats et en renégociant les contrats des prestataires (notamment les frais prélevés par les sociétés de gestion financière), l’Arrco et l’Agirc ont économisé 450 millions d’euros en 2017, soit 20% de dépenses en moins. Les deux régimes se sont fixés un objectif de 700 millions d’euros d’économies à l’horizon 2022.
Un objectif d’autant plus réaliste que l’Arrco et l’Agirc vont fusionner le 1er janvier 2019, comme décidé par l’accord du 30 octobre 2015. Reste que si les résultats financiers présentés le 16 mars sont en avance par rapport à la trajectoire fixée par les partenaires sociaux, « ils restent néanmoins déficitaires et justifient la poursuite des efforts entrepris », souligne l’Agirc-Arrco dans son communiqué. Syndicats et patronats sont bien décidés à ne pas baisser la garde en dépit de la reprise.