
Depuis le 3 décembre 2017, les salariés disposant de plusieurs employeurs peuvent percevoir, à partir de 60 ans, une fraction de leur retraite tout en travaillant à temps partiel.
Les salariés qui disposent de plusieurs employeurs peuvent à leur tour bénéficier de la retraite progressive. Un décret, paru le 2 décembre 2017 au Journal Officiel et dont l’application intervient au lendemain de sa publication, les a rendus éligibles à ce dispositif qui permet de travailler à temps partiel tout en touchant une fraction de sa pension.
Jusqu’ici, seuls les salariés et les salariés agricoles ayant un seul employeur, ainsi que les artisans, les commerçants et les exploitants agricoles, avaient accès à la retraite progressive. La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2017, adoptée le 23 décembre 2016, a étendu le dispositif aux salariés multi-employeurs, mais la mesure ne pouvait pas être appliquée tant que le décret n’était pas publié. C’est chose faite.
Un « sas » entre vie professionnelle et retraite
Depuis le 3 décembre dernier, ce type de salariés, nombreux dans le secteur du service à la personne (aide-ménagère, garde d’enfant, jardinage…), peuvent donc accéder, eux-aussi, à la retraite progressive. Le législateur espère ainsi que le nombre de bénéficiaires à ce dispositif, instauré par la loi Fillon de 2003, augmente sensiblement.
Déjà, la réforme des retraites de 2014 en a assoupli les règles en vue également de développer cette transition en douceur entre vie professionnelle et retraite. S’il faut toujours justifier d’au moins 150 trimestres de cotisations vieillesse pour en profiter, les trimestres cotisés dans les régimes de la fonction publique et les régimes dits « spéciaux » (EDF, SNCF, RATP, Banque de France…) sont désormais comptabilisés depuis le 1er janvier 2015.
Un nouveau coup de pouce
En outre, le montant de la pension servie est dorénavant proportionnel au temps de travail, sachant que ce dernier doit représenter au maximum 80 % et au minimum 40 % d’un temps complet. A titre d’exemple, une personne travaillant à 55 % touchera 45 % de sa retraite. Ce nouveau mode de calcul est plus juste que l’ancien basé sur des tranches de pension.
Surtout, toujours depuis le 1er janvier 2015, la retraite progressive n’est plus accessible à partir de l’âge minimum de départ à la retraite (fixé à 62 ans pour les assurés nés à compter de 1955), mais deux ans avant cet âge, dans la limite de 60 ans. Ces assouplissements ont été efficaces : le nombre de bénéficiaires a doublé entre 2014 et 2015 et a atteint, au 31 décembre 2016, 11.561 personnes selon les statistiques de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav).
Le décret du 2 décembre 2017 devrait donner un nouveau coup de pouce d’autant que le temps partiel est quasiment la norme dans le secteur des services à la personne.