
Le nombre de plans d’épargne retraite populaire a encore augmenté en 2016, selon des chiffres publiés le 5 septembre 2017. Les cotisations sont en hausse. L’encours a presque doublé en quatre ans.
Si ce placement, qui propose le versement de rentes viagères (servies jusqu’au décès) à compter du départ à la retraite, est longtemps resté confidentiel, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Selon les dernières données de la Fédération française de l’assurance (FFA) diffusées le 5 septembre 2017, le nombre de Perp actuellement en cours est en constante progression depuis 2012. On comptait ainsi près de 2,4 millions de plans souscrits et non dénoués au 31 décembre 2016.
Un outil de préparation à la retraite
Mieux : le montant des cotisations versées sur les Perp a augmenté de 7,3 % l’année dernière pour atteindre plus de 2,22 milliards d’euros. Grâce à ces versements mais aussi aux intérêts et plus-values générés, les provisions mathématiques ont bondi de 13,6 % en 12 mois pour se situer à 16,21 milliards d’euros. Soit quasiment le double en l’espace de quatre ans (8,80 milliards d’encours cumulés en 2012).
Plusieurs raisons peuvent expliquer cet engouement. En premier lieu, il semble que les Français ont compris que, compte tenu des déficits des régimes de retraite, ils devraient percevoir des pensions moins élevées que prévu. Ils ont donc intérêt à se constituer des revenus complémentaires pour leur retraite. Le Perp, qui est ouvert à tous (contrairement à Préfon-Retraite destiné aux fonctionnaires ou au contrat de retraite Madelin réservé aux travailleurs non-salariés) et qui ne prévoit pas de cotisations obligatoires, est particulièrement bien adapté à ce besoin.
Des déductions fiscales importantes
En outre, si le rendement des Perp a longtemps été largement inférieur à celui de l’assurance-vie, ce n’est plus le cas aujourd’hui. La rémunération moyenne des fonds en euros des plans devrait avoisiner 1,79 % en 2016, d’après le cabinet Facts & Figures. Elle a été de 1,93 % l’an dernier pour les fonds euros « classiques », selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le régulateur des banques et des assurances.
Mais si le Perp rencontre (enfin) le succès, c’est sans nul doute pour l’important avantage fiscal qu’il offre devenu encore plus attractif avec l’alourdissement de la fiscalité des ménages. Les cotisations versées sur un plan peuvent être déduites des revenus à déclarer au fisc à hauteur de 10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass) de l’année précédente ou, pour les actifs, de 10 % de leurs revenus professionnels (salaires, bénéfices…) dans la limite de huit fois le Pass de l’année précédente. Le Pass ayant été fixé à 38 616 euros en 2016, les déductions peuvent atteindre jusqu’à 30 892 euros pour les cotisations versées en 2017. De quoi rendre attractif le Perp sachant que cet avantage n’est pas comptabilisé dans les « niches fiscales » plafonnées à 10 000 euros par an et octroyées notamment pour l’emploi d’un salarié à domicile.
Source : les assurances de personnes – Données clés 2016 – FFA