Selon les premières données récoltées, plus de 500 000 personnes disposaient d’un compte personnel de prévention de la pénibilité fin 2015, soit 2,2 % des salariés français. Ce sont des hommes à 76 %.
Alors que le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) a été lancé le 1er janvier 2015, on en sait un peu plus sur le profil de ses bénéficiaires. La direction de la pénibilité de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) a transmis le 19 novembre 2016 les premières statistiques sur les titulaires du C3P au Conseil d’orientation des retraites (COR).
Pour rappel, le compte pénibilité a été instauré par la réforme des retraites de 2014 (voir notre article “La retraite anticipée via le compte pénibilité précisée“). Ce dispositif vise à permettre aux salariés exposés à des risques professionnels d’acquérir, en fonction de leur exposition à ces risques, des points leur permettant à terme :
- de suivre une formation qualifiante à un métier moins difficile,
- de bénéficier d’un temps partiel payé comme un temps plein,
- ou de partir plus tôt à la retraite.
Plus de la moitié dans l’industrie
Si aujourd’hui, dix risques sont pris en compte dans le cadre du C3P, la note de la Cnav portant sur 2015 n’inclue que quatre de ces risques. Le compte pénibilité s’est en effet déployé en deux temps. Depuis le 1er janvier 2015, le travail de nuit, le travail répétitif (à la chaîne), le travail en équipes successives alternantes (en 3×8) et le travail en milieu hyperbare (sous la terre ou sous l’eau) permettent de cumuler des points. Les six autres facteurs (manutention de charges lourdes, bruit, températures extrêmes, vibrations mécaniques, postures pénibles, exposition à des agents chimiques dangereux) sont entrés en vigueur seulement à partir du 1er juillet 2016.
Quelques 512 162 personnes disposaient d’un compte pénibilité à la fin de l’année dernière. Cela représente 2,2 % des salariés français âgés de 16 à 70 ans. 53,2 % des titulaires du C3P travaillent dans l’industrie manufacturière. Les plus fortes cohortes se trouvent ensuite :
- dans les transports et la logistique (11,7 % des titulaires),
- dans le secteur de la santé et de l’action sociale (9,6 %),
- et, plus étonnamment, dans les activités administratives et de soutien (7,9 %).
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Mono-risque
Il s’agit d’hommes à 76 % (24 % de femmes). Le travail de nuit constitue le risque le plus courant (241 989 salariés déclarés), devant le travail en équipes alternées (208 039 déclarations), le travail répétitif (80 063) et le travail en milieu hyperbare (1 302). 70,9 % des comptes pénibilité affichaient quatre points fin 2015.
Ce qui laisse penser que la grande majorité des titulaires sont exposés à un seul risque et sont employés à temps plein. L’exposition à un seul risque durant un trimestre donne en effet droit à un point, contre deux points pour une pluri-exposition. Il n’est pas possible d’acquérir plus de quatre points dans une année pour un salarié exposé à un risque et plus de huit points pour celui explosé à plusieurs risques, sachant que le C3P est plafonné à 100 points.
Source : http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-3654.pdf