
Alors que nos compatriotes craignent que les régimes de retraite fassent faillite, une grande majorité d’entre eux est favorable au développement en France des fonds de pension.
Les Français n’ont pas confiance dans la pérennité financière des régimes de retraite obligatoires. Selon une étude du Cercle de l’épargne présentée le 1er juin 2016, 70 % des 1 003 personnes âgées de 18 ans et plus interrogées estiment qu’il existe un réel risque de faillite pour ces régimes.
Le pourcentage monte à 72 % pour le régime général de la Sécurité sociale, le régime de retraite de base des salariés du privé, et à 74 % pour l’Arrco et l’Agirc, les régimes de retraite complémentaire des non-cadres et des cadres. Comparés aux retraités, les actifs sont encore plus pessimistes : 77 % pensent que le régime général peut faire faillite et 76 % craignent le même sort pour les régimes complémentaires.
Si les Français se montrent inquiets quant à la solidité des régimes de retraite, ils ne sont pas prêts à travailler plus longtemps pour restaurer leurs finances. Seuls 40 % des sondés accepteraient de cotiser jusqu’à 65 ans. Même chez les répondants qui pensent que tous les régimes (de base et complémentaires) peuvent faire faillite, 53 % seulement se résoudraient à travailler jusqu’à 65 ans.
Peu d’engouement pour la capitalisation
Pour 66 % des répondants, la solution passe par le développement en France des fonds de pension. La proportion grimpe même à 74 % chez ceux qui pensent que l’ensemble des régimes risquent de faire défaut. Cette part importante peut surprendre alors que les fonds de pension, des régimes privés qui gèrent la retraite supplémentaire des salariés surtout dans les pays anglo-saxons et nordiques, ont longtemps eu mauvaise presse auprès de l’opinion publique française car jugés trop exposés aux aléas des marchés boursiers.
Paradoxalement, à peine 31 % des Français seraient favorables à la mise en place d’un système de retraite par capitalisation obligatoire qui viendrait compléter le système actuel par répartition. Pour rappel, dans les régimes par capitalisation les assurés cotisent pour se constituer leurs propres rentes tandis que dans les régimes par répartition, les actifs financent les pensions des retraités sachant que leurs retraites seront payées par la génération suivante. Or, la quasi-totalité des fonds de pension fonctionnent sur le modèle de la capitalisation. Il semblerait donc qu’il y ait une méconnaissance du dispositif.
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