
Selon le Conseil d’orientation des retraites, le montant des pensions complémentaires des salariés pourrait chuter de 18 %.
Mauvaise nouvelle pour les salariés : leurs retraites complémentaires devraient baisser jusqu’à 18 % dans les années à venir, d’après les projections du Conseil d’orientation des retraites (COR) présentées le 13 avril 2016.
Un recul loin d’être négligeable sachant que les pensions Arrco (versées à tous les salariés) et Agirc (servies aux seuls cadres) représentent en moyenne 30 % de la retraite globale des non-cadres et 60 % de celles des cadres.
Le « coefficient de solidarité » : une décote temporaire
Cette baisse sévère découle de l’accord Agirc-Arrco signé le 30 octobre 2015 par les partenaires sociaux, gestionnaires des deux régimes de retraite complémentaire. Le document prévoit une série de mesures d’économies visant à combler le déficit cumulé des régimes attendu à quelque 8,4 milliards d’euros à l’horizon 2020.
L’accord paritaire introduit ainsi un « coefficient de solidarité », qui consiste en une minoration temporaire de 10 % du montant de la retraite complémentaire. Ce coefficient sera appliqué aux pensions Arrco et Agirc pendant une durée de trois ans maximum pour les salariés et les cadres nés à partir de 1957 et qui liquideront leur pension à taux plein à l’âge légal, soit 62 ans. Cette mesure concernera donc ceux qui partent à la retraite à partir de janvier 2019.
Les autres dispositions
Outre le « coefficient de solidarité », l’accord du 30 octobre 2015 instaure plusieurs changements :
- une baisse du rendement des cotisations complémentaires de 6,56 % à 6 % d’ici 2018. En d’autres termes : 1 000 euros cotisés vont générer 60 euros de rente, contre 65,60 euros jusqu’ici ;
- le report de la revalorisation annuelle des retraites complémentaires au 1er octobre (au lieu du 1er avril jusqu’à présent), ce qui va provoquer un gel des pensions complémentaires durant sept mois cette année ;
- la sous-indexation des retraites Arrco et Agirc d’un point par rapport à l’inflation en 2016, 2017 et 2018.
Ces dispositions vont peser sur le montant des prestations et ne seront jamais rattrapées.
Baisse des retraites complémentaires : exemples
Les cadres nés en 1959 vont connaître une baisse de 14,5 % du montant de leurs pensions complémentaires qu’ils auraient dû percevoir en l’absence de l’accord paritaire, de 17 % pour ceux nés en 1975 et de 18 % pour ceux nés en 1990. A partir de la quatrième année de retraite, le recul sera respectivement de 4,5 %, 7 % et 8 % car la décote temporaire sera supprimée, souligne le COR.
3 premières années | 4e année | |
Cadres nés en 1959 | Baisse de 14,5 % | Baisse de 4,5 % |
Cadres nés en 1975 | Baisse de 17 % | Baisse de 7 % |
Cadres nés en 1990 | Baisse de 18 % | Baisse de 8 % |
Source : Conseil d’orientation des retraites