D’après un rapport présenté le 10 juin 2015, le système français des retraites devrait afficher un déficit un peu plus élevé que prévu en 2040 suite à la détérioration de la conjoncture économique.
Le besoin de financement du système français des retraites va être un peu plus important qu’attendu. Selon le dernier rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) rendu public le 10 juin 2015, le déficit cumulé des 35 régimes devrait représenter 0,4 % du produit intérieur brut (PIB) de la France en 2040. Soit 0,1 point de plus que les projections dressées dans le rapport annuel précédent du COR.
De – 0,9 % à + 2 % du PIB
Si ce comité consultatif, réunissant des économistes, des syndicalistes, des parlementaires et des experts des retraites, a révisé ses prévisions, c’est parce que la crise économique n’en finit pas de perdurer. Or, plus de chômeurs, c’est moins d’actifs, donc moins de cotisants. Le scénario médian pris en compte par le COR intègre un taux de chômage de 7 %. Avec un taux de 10 % comme actuellement, le déficit pourrait atteindre jusqu’à 0,9 % du PIB !
A contrario, en tablant sur un chômage réduit à 4,5%, le besoin de financement des régimes serait limité à 0,1 % de la richesse nationale en 2040. Mieux : si la productivité augmente dans le même temps de 1,8 % par an, les régimes afficheraient, dans 25 ans, un excédent équivalent à 0,1 % du PIB. Voire, avec une productivité de + 2 % par an, un surplus de 0,2 %, toujours en 2040.
L’effet Agirc-Arrco
On l’aura compris, les finances des régimes de retraite dépendent étroitement de la santé économique du pays. En cas de forte reprise, le « trou » pourrait être comblé. En outre, le COR souligne qu’il ne prend pas en compte dans ses prévisions les mesures actuellement en discussion pour les retraites complémentaires du privé.
Or, pour rééquilibrer les comptes de l’Arrco (le régime complémentaire des non cadres et des cadres) et de l’Agirc (le régime complémentaire des seuls cadres), les partenaires sociaux, gestionnaires des deux régimes, sont condamnés à trouver des recettes et/ou des économies nouvelles. Le patronat propose ainsi d’instaurer un abattement temporaire dégressif entre 62 et 65 ans pour inciter les salariés à travailler, et donc à cotiser, plus longtemps. De quoi réduire le déficit de l’Agirc-Arrco et, par ricochet, celui du système dans son entier.